Transformer des diamants bruts en joyaux
Nous parlons beaucoup de la valeur ajoutée des données et du fait que les données sont les joyaux des établissements de santé. Tout cela est très bien. Personnellement, je vois plutôt les données brutes comme des diamants bruts. Non traitées, elles sont pâles et insignifiantes, enfouies dans les profondeurs du système informatique médical. Pour que ces diamants bruts prennent de la valeur et se transforment en joyaux remarquables, il faut que quelqu’un s’en empare, les affine et leur apporte le polissage de finition nécessaire.
La valeur des données ne réside pas seulement dans l’analyse de celles-ci en vue d’une optimisation des procédures médicales ou des processus administratifs comme la facturation. Bien au contraire, elles peuvent souvent servir de base pour acquérir des connaissances scientifiques et améliorer les soins médicaux. Il en résulte deux champs d’activité interdépendants. Le premier comprend la mise à disposition de données valides, de qualité garantie, pour le développement de médicaments et de traitements ou pour l’élaboration d’algorithmes intelligents, ainsi que leur exploitation commerciale. Le second champ d’activité comprend le retour de ces développements dans la pratique médicale.
Scénarios de raffinage des données
Aujourd’hui déjà, il existe une vaste palette de systèmes de CAO, disponibles dans le commerce, qui soutiennent la détection des microcalcifications et des altérations des parties molles pendant la mammographie diagnostique. Ce scénario est particulièrement adapté au raffinage des données, car les procédures, examens, type et forme des résultats d’observation, ainsi que diagnostics ont été normalisés dans de nombreux établissements, une exception dans le secteur de la santé. Il existe donc une excellente base de données, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, et ce critère est déterminant pour le développement et l’amélioration dans un contexte scientifique.
Malheureusement, il s’avère nettement plus difficile d’accumuler un volume de données pertinent pour des tableaux cliniques plus rares. Car l’élaboration d’un algorithme ou le développement d’un médicament requièrent une masse de données largement supérieure aux bases de données des différents établissements. Par conséquent, il serait logique de recueillir au sein des hôpitaux dans des systèmes centralisés, tels que notre système JiveX Healthcare Content Management, les données diagnostiques avec les observations pertinentes de qualité garantie d’un tableau clinique pour, au besoin, permettre leur analyse dans des centres de recherche publics ou commerciaux, de manière anonyme et en respectant les questions relatives à la protection des données.
Vers un trésor de connaissances
Lorsque le résultat de la recherche est un algorithme précieux pour l’analyse des données diagnostiques, il doit retrouver le chemin des établissements de santé pour accomplir son travail. Selon moi, il serait logique que les établissements de santé puissent directement accéder à ces algorithmes dans des centres de calcul centralisés. Ces derniers seraient gérés par les centres de recherche susmentionnés et soumis à un processus d’amélioration permanente, soutenus également par d’autres retours d’informations rapides provenant des établissements de santé, sous la forme d’autres observations de qualité garantie.
Les deux tâches, à savoir la collecte des données pertinentes dans les établissements de santé avec transmission consécutive aux centres de recherche ainsi que l’adressage des algorithmes dans les centres de calcul externes directement à partir du contexte de traitement du patient, pourront être prises en charge par VISUS à l’avenir. Nous disposons déjà des solutions permettant d’administrer, de fusionner et d’analyser les données. Le développement médical repose aussi sur les connaissances disséminées dans les systèmes informatiques des établissements de santé, disponibles sous forme de données analysables qualitativement. Je souhaite contribuer à la découverte de ce trésor de connaissances qui peut bénéficier aux hôpitaux, aux instituts de recherche et enfin à chacun de nous, au travers de meilleurs soins.