Archives médicales : accéder à la première division informatique
Un système informatique hospitalier peut aussi très bien fonctionner sans partenaires industriels externes, c’est ce qu’a prouvé sans conteste le Centre Hospitalier du Nord : pendant plus de 20 ans, ces établissements de santé luxembourgeois situés à Ettelbruck et Wiltz ont utilisé presque exclusivement des systèmes informatiques conçus et programmés par le service informatique interne. Suite à l’introduction de la loi sur le stockage numérique des données en 2015, de la loi sur les dispositifs médicaux en 2009, et à la mise en œuvre de la directive européenne relative à la sécurité des données à échéance de 2018, ce scénario autarcique ne pouvait plus être maintenu. Fidèles à la devise « Tant qu’à faire les choses, autant les faire bien », les Luxembourgeois ont travaillé à plein régime sur leur nouvelle stratégie informatique.
Jusqu’à présent, les données médicales du centre hospitalier sont stockées de manière complètement hétérogène dans différents sous-systèmes. La loi sur le stockage numérique des données en vigueur depuis l’année dernière définit toutefois des exigences spéciales en matière de conservation des données dans les hôpitaux, par exemple l’historisation des données et la documentation des accès aux données. « Avant l’introduction de la loi, il nous a semblé opportun de miser sur le savoir-faire et la force d’innovation des fournisseurs de services informatiques de santé pour satisfaire aux exigences en matière de conservation sécurisée des données », explique Tom Hemmen, directeur informatique du Centre Hospitalier du Nord, au sujet des raisons de la recherche de partenaires externes. Pour les experts informatiques, il ne s’agissait en aucun cas de regrouper les données médicales. Au contraire, Tom Hemmen et son équipe se sont particulièrement attachés à structurer désormais le plus possible les données pour l’archivage, afin de pouvoir les intégrer à moyen terme au Dossier Patient Informatisé (HIS) interne ou à d’autres systèmes médicaux.
Les archives médicales comme base d’une conservation des données à l’avant-garde
Ce projet a catapulté les Luxembourgeois, bien que novices dans le domaine de la coopération avec des fournisseurs externes, directement au sommet de l’échelle technologique. Car l’homogénéisation d’environ 120 sous-systèmes et leur conversion en un système informatique centralisé, capable de représenter de manière structurée les nombreux formats différents, est clairement une discipline reine des services informatiques de santé.
« Cela exige un haut niveau de normalisation, c’est pourquoi nous avons cherché un partenaire qui soit à l’aise avec les normes telles que le HL7 ou l’IHE », indique le directeur informatique. En recherchant ce partenaire, les Luxembourgeois sont tombés sur VISUS et sa solution JiveX Medical Archive.
Par rapport aux autres systèmes évalués, la solution d’archivage multifournisseurs du fabricant originaire de Bochum a particulièrement séduit par l’utilisation disciplinée des normes internationales établies, ainsi que par son excellente visionneuse capable de représenter toutes les données médicales de manière centrée sur le patient et conformément aux exigences individuelles de l’hôpital.
Pour Georges Bassing, directeur administratif du Centre Hospitalier du Nord, un autre aspect a également été décisif pour la collaboration avec VISUS : « La solution JiveX Medical Archive est certifiée CE et satisfait aux exigences définies pour un dispositif médical conformément à la loi sur les dispositifs médicaux. Cet aspect joue un rôle important sur les questions de responsabilité et VISUS était le seul fournisseur a pouvoir nous offrir le niveau de sécurité nécessaire en la matière ».
Intégration structurée des observations et synergies avec le HIS
L’équipe informatique du Centre Hospitalier du Nord et l’équipe de projet VISUS en sont actuellement à la phase d’évaluation et déterminent les données qui seront prises en compte dans JiveX à l’avenir, ainsi que la modalité et le format de ces données. Au-delà de cet état des lieux, ils travaillent déjà sur des solutions possibles pour la future intégration des données dans les archives médicales.
« Concrètement, JiveX Medical Archive acceptera toutes les données entrantes indépendamment du format d’origine et, au besoin, les convertira pour les homogénéiser. Par exemple, les données image au format DICOM arrivent directement dans les archives médicales, les observations sont intégrées via HL7 MDM », explique Stéphanie Heuschling, membre de l’équipe informatique, responsable de l’introduction des archives médicales.
En résumé, toutes les données qui font partie intégrante du dossier patient et qui sont soumises à une obligation de documentation se trouveront dans les archives médicales. Une particularité de l’installation luxembourgeoise réside dans ses exigences élevées en matière d’intégration structurée des observations, laquelle doit, si possible, toujours être réalisée selon la norme internationale d’architecture d’un document clinique HL7 CDA version 3. Au lieu d’observations relativement statiques, notamment au format PDF, la future solution devra également permettre, si possible, une analyse sémantique des informations, par exemple sur la médication. « Nous souhaitons élaborer notre conservation des données en exploitant au mieux les moyens technologiques modernes, et ainsi l’équiper pour les exigences à venir. Celle-ci prévoit à moyen terme une mise à disposition structurée des données patient dans le HIS interne, ainsi que dans les systèmes d’autres fournisseurs de services de santé », ajoute Tom Hemmen.
La future intégration de JiveX au nouveau système HIS de la société Medasys, qui sera également installé, joue un rôle important au sein de l’hôpital. JiveX Viewer doit être utilisé automatiquement dans le HIS, sans qu’un appel système séparé soit nécessaire à cette fin. Du côté des technologies médicales, l’hôpital a déjà établi d’excellentes bases ces dernières années et uniquement fait l’acquisition de modalités qui s’insèrent dans l’infrastructure informatique.
Les appareils compatibles DICOM, tels que les tours de blocs opératoires ou les systèmes d’échographie, communiqueront à l’avenir directement via la norme avec JiveX. Pour les appareils non compatibles DICOM, le système JiveX Analog Modality Gateway permet de convertir les objets correspondants dans un format standard.
Les processus au centre de l’attention
L’introduction en parallèle d’un HIS externe et des archives médicales représente un grand défi pour toutes les parties concernées par le projet, en raison notamment de la migration des données vers le système HIS. « Sur ce point aussi, nous misons sur JiveX Medical Archive, que nous souhaitons utiliser comme outil de migration dans le cadre du transfert des données vers le nouveau HIS dont la mise en service est prévue pour mars 2017. À partir des différents anciens systèmes, nous génèrerons des rapports qui arriveront dans JiveX Medical Archive et seront consultables à partir de ce système grâce à l’intégration en profondeur au système HIS.
Obtenir l’adhésion des collaborateurs à la nouvelle infrastructure informatique représente un défi d’une tout autre nature, car la première utilisation de systèmes externes n’implique pas uniquement des changements au niveau de l’interface et de la commande, Tom Hemmen le sait bien : « Nos collaborateurs ont l’habitude que nos informaticiens internes réalisent tous leurs souhaits en matière de logiciels. Cela va changer. Naturellement, nous essayons de prendre en compte les besoins des collaborateurs. Toutefois, nous nous concentrerons à l’avenir sur certains processus qui conduisent à une amélioration visible des soins et non pas sur les souhaits individuels des différents utilisateurs ».
Et cette approche est tout à fait voulue, car les objectifs de l’équipe informatique d’Ettelbruck sont ambitieux : l’infrastructure doit en effet respecter les exigences élevées de la Joint Commission International et passer une certification ISO-27k. En outre, les responsables prévoient d’atteindre dans les prochaines années le niveau 6 du référentiel EMRAM (Electronic Medical Record Adoption Model) développé par l’organisation HIMSS, et d’obtenir ainsi l’une des plus hautes distinctions de ce programme à niveaux. « Et avec VISUS, nous avons trouvé un partenaire qui nous soutient dans la réalisation de ces objectifs et élabore à nos côtés des solutions, comme l’intégration structurée des données de médication, qui nous aident durablement à optimiser les soins aux patients », conclut Tom Hemmen.